L'essor de l'élevage ovin, attesté dès le Moyen-Age mais considérable à partir du XVIIIème siècle où il est ménagé en bien des régions au détriment des cultures, accroît l'importance du chien de berger, qui conduit aussi les troupeaux de plus en plus importants vers les foires où ils seront négociés. Comme tout chien d'utilité, la sélection opérée est sévère : les sujets les plus robustes et les plus compétents, seuls, sont conservés. Ils se doivent également d'être polyvalents.
Vers le milieu du XIXème siècle naît la cynophilie moderne. Du vieux chien de Berger français, dont l'aire de répartition est approximativement la moitié nord de la France, on distinguera deux variétés, à poil court et à poil long, appelés plus tard Bergers de Beauce et de Brie.
Dès 1853 à la première exposition canine à Paris, deux chiens de berger arborant un aspect "griffon" sont présentés.
Pierre Mégnin, vétérinaire militaire, s'occupe dès 1867 de différencier les 2 premières variétés. A la fin du siècle ses travaux mentionnent un autre chien à poil dur, un peu plus petit que la race actuelle, non ergoté, pourvu d'oreilles droites naturelles et originaire des plaines picardes. Les oreilles droites étant dues chez le chien à un gène récessif, on comprend qu'il est sans doute issu d'une sélection très régionale. Pour le poil dur, on peut établir une parenté avec le Bouvier des Flandres, le Laekenois, le Berger Hollandais (à poil dur) ; les Allemands possédaient aussi un ancien chien de berger à poil dur.
En 1925 la race de Berger Picard est reconnue. Malheureusement, la deuxième guerre mondiale et ses restrictions alimentaires anéantissent quasiment la race. La renaissance du Picard est due au travail acharné de quelques passionnés. Dans les années 60 le type et le caractère de la race ont été fixés. Cependant, au cours du temps, notre robe a suivi les modes. Nous allons donc vous présenter en photos quelques variantes de notre couleur de pelage.
| Années | 1984 | 1986 | 1987 | 1990 | 1991 | 1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | .... | 2003 | 2004 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Naissances | 282 | 389 | 338 | 356 | 333 | 307 | 221 | 248 | 203 | 186 | ... | 201 | 220 |
Chien de taille moyenne, d'aspect rustique mais élégant dans ses formes, vigoureux, bien musclé et charpenté, physionomie intelligente, vive et éveillée, caractérisé par son aspect griffonné.
De 0.60 m à 0.65 m pour le mâle et de 0.55 m à 0.60 m pour la femelle.
Sans être massive elle doit être proportionnée à la taille. Très léger stop, à égale distance du bout du nez et du sommet du crâne, boîte cranienne assez large, sans exagération. Poil d'environ 4 cm, sourcils bien marqués sans jamais voiler les yeux.
Vu de face, il ne doit pas être plat mais légèrement voûté, avec une legère dépression au milieu du sinus frontal.
Fort mais pas trop long il ne doit pas se terminer en pointe. La truffe est toujours noire, les lèvres sèches et bien serrées, le dos du nez est droit. Légères moustaches et barbiche.
Puissantes, elles se recouvrent hermétiquement sans prognathisme supérieur ou inférieur.
Elles sont de grandeur moyenne, larges à leur base, plantées assez haut. Leur base doit rappeler l'oreille de brebis, toujours portée droite naturellement, la pointe légèrement arrondie. Le port légèrement divergent est toléré. Longueur 10 cm, jamais plus de 12 pour un mâle au maximum de la taille.
Ils sont de taille moyenne, pas en saillie, de couleur sombre, ni clairs ni vairons, avec une coloration plus ou moins foncée suivant celle de la robe (en tout cas jamais au-dessous de la teinte noisette).
Il est fort et musclé, de bonne longueur, redressé dans l'action et bien dégagé des épaules, portant fièrement la tête.
La poitrine, profonde sans exagération, ne doit pas descendre plus bas que le coude. Le périmètre thoracique pris derrière les coudes doit être supérieur de 1/5 de la hauteur au garrot. La longueur du corps est à peine supérieure à la hauteur au garrot. Le dos est droit, les reins solides, les côtes bien arquées à leur tiers supérieur. Le ventre est légèrement relevé, la croupe se fond progressivement avec la fesse. L'ossature est apparente mais sans éxagération.
Le poil est de la même longueur que celui du corps. Au repos la queue doit atteindre la pointe du jarret et pendre droite avec une légère courbure à l'extrémité. En action, le fouet peut être porté plus relevé, sans jamais aller jusqu'au dos.
Les épaules sont longues et obliques, musclées sans lourdeur, et les membres bien d'aplomb. L'ossature est sèche, les jointures marquées, les poignets légèrement inclinés d'arrière en avant, donnant de la souplesse et facilitant les arrêts brusques.
Les cuisses sont longues et bien musclées, l'articulation du genou forte. Le chien ne doit pas être droit de l'arrière, ni trop campé, ni trop serré, ni ouvert. Il faut une courbure agréable entre la cuisse et la croupe. Les jambes sont solides. Le jarret est moyennement coudé, ni trop ouvert, ni trop fermé, pas trop haut. En station debout, les canons postérieurs, robustes et secs, sont perpendiculaires au sol, les membres bien d'aplomb vus de côté.
Arrondis et courts, ils sont bien fermés, cambrés. Les ongles, de couleur sombre, sont forts et courts (ni ergots, ni doigts supplémentaires). La sole, coussin plantaire, est ferme et souple.
Sa longueur est de 5 à 6 cm sur tout le corps, y compris la queue. Il est dur, demi-long, non frisé, non plat, rêche et crissant sous les doigts. Le poil de couverture est fin et serré.
Gris, gris-noir, gris avec des reflets noirs, gris-bleu, gris-roux, fauve clair ou foncé (charbonné), ou le mélange de ces teintes (bringé). Pas de grande tâche blanche, une légère est tolérée à la poitrine et à l'extrémité des pieds.